Ma famille

J’ai eu la chance de grandir entourée de parents aimants, de deux frères à peine plus jeunes que moi qui me rendent ridiculement fière, d’une cousine à peine plus âgée que j’aime comme une soeur, d’une petite soeur arrivée tardivement qui m’appelait « Maman numéro deux », de quatre grands-parents et de deux arrières-grand-mères dont il ne reste aujourd’hui malheureusement plus que ma chère Grand-Maman, de tantes, oncles, cousins, cousins de cousins, réunis pour les grandes occasions ou simplement pour le plaisir de passer des vacances ensemble.

L’année 2009 a marqué la naissance de mon propre foyer, avec mon mariage à Florent Bruneau. Trois enfants nous ont rejoints en 2009, 2012 et 2015.

Bébé 2009 Laure & Florent 2009 Bibi 2012
Bébé 2010 Bébé & Bibi 2012 Bibi 2012
Ma petite famille

Mes loisirs

La lecture

Et est-ce qu’on a le droit de lire aussi ? – moi, à la maîtresse de grande section de maternelle, lorsqu’elle avait oublié de citer le coin bibliothèque parmi les activités autorisées

Ma première passion fut la lecture. Je savais lire avant mes 4 ans, et je n’ai pas arrêté depuis.

J’ai dévoré les Castor Poche de Flammarion avec leur couverture ennuagée, La Petite Maison dans la Prairie, les naturalistes, Zola et Maupassant, les policiers, Agatha Christie, les historiques, Maurice Druon et Christian Jacq, les fantastiques et la fantasy, Tolkien, Harry Potter, Terry Pratchett.

La journée n’était jamais assez longue pour tout lire. J’ai lu dans le noir, lorsque le soleil des soirs d’été à travers les volets éclairait suffisamment la pénombre de ma chambre pour me permettre de distinguer les lettres sur la page, jusqu’à ce que ma mère me découvre et m’interdise de m’abîmer ainsi les yeux. J’ai lu au milieu de la nuit, debout à côté de la porte, la main sur l’interrupteur, prête à éteindre au moindre mouvement de mes parents, jusqu’à ce que mon père m’explique qu’il n’était pas dupe et que le vacarme que je faisais en me précipitant au lit me trahissait. J’ai lu cachée sous un amas de couvertures, jusqu’à faire brûler un jour ma robe de chambre sur l’ampoule de ma lampe de chevet. J’ai lu en marchant, en mangeant, en me coiffant, en me douchant.

Aujourd’hui, j’ai moins le temps de lire. J’ai trop de choses à faire, trop de travail en retard, pas le temps de tout arrêter pour me plonger dans un livre – ou plutôt, pas la volonté de me forcer à faire une pause, au lieu de toujours essayer de faire plusieurs choses à la fois, sans jamais vraiment me relaxer. Mais de temps en temps, j’achète deux ou trois livres, et je les emporte dans le bus pour aller travailler. Ils sont très vite terminés. Ils sont toujours trop courts. Il sont toujours excellents.

La flûte à bec

Mais quand est-ce qu’elle va commencer la vraie flûte ? – une autre Maman, à la mienne

Lorsque j’avais 6 ans, mes parents m’ont proposé d’apprendre un instrument de musique. J’aimais bien la harpe. Ou l’accordéon. J’ai commencé par la flûte à bec, plus facile, moins encombrant. Et je ne l’ai plus lâchée.

La flûte à bec souffre de nombreux préjugés, notamment parce qu’elle est utilisée en cours de musique au collège, et qu’elle garde pour beaucoup l’image d’un affreux pipeau qui joue faux.

En vérité, la flûte à bec est un instrument à part entière. Elle possède un répertoire varié, couvrant les périodes Renaissance, Baroque, et Contemporain. Elle a un son agréable – lorsqu’il s’agit d’un instrument de bonne facture et non d’un morceau de plastique trouvé dans un bac au supermarché –, très rond, avec très peu d’harmoniques, qui lui a valu le nom de « flûte douce ». Elle peut se révéler virtuose lorsqu’elle est maniée par un musicien au lieu d’un collégien.

J’ai suivi des cours à l’école de musique, puis au conservatoire de Lyon, jusqu’à passer le Diplôme de Fin d’Études (diplôme “amateur” du conservatoire) en même temps que le Bac. J’ai encore continué à jouer dans un groupe de musique de chambre pendant un an : nous étions quatre joueuses de flûte à bec, seules dans une pièce du conservatoire un soir par semaine, un grand moment de détente au milieu de mon programme chargé de Maths Sup’. Ensuite… comme pour beaucoup d’autres loisirs, je n’ai plus eu le temps.

Je possède quatre bonnes flûtes à bec : une soprano baroque en palissandre, une alto baroque en buis, une soprano renaissance en poirier, une alto baroque à 415 Hz en buis teint. Elles traînent dans un placard. De temps en temps, pas assez souvent, je les en sors pour les graisser, ou pour les essayer et constater que j’ai maintenant la langue molle et le souffle court.

L’aviron

Wenn man rudert, ist es nicht das Rudern, was das Schiff bewegt, sondern Rudern ist nur eine magische Ceremonie, durch welche man einen Dämon zwingt, das Schiff zu bewegen. – Friedrich Nietzsche (Menschliches, Allzumenschliches)

À l’École polytechnique, chaque élève choisit une option sportive qu’il pratique pendant les deux ans de sa scolarité sur le plateau de Palaiseau.

J’ai choisi l’aviron, parce que c’est un sport d’équipe et individuel à la fois, parce que l’effort de demi-fond que demandent les courses me convenait parfaitement, parce que l’aspect force brute nécessaire pour manier le bateau (en plus de la technique !) n’était pas pour me déplaire, parce que c’était une occasion unique de pratiquer ce sport habituellement peu accessible dans un cadre fournissant toutes les ressources nécessaires.

Nous étions cinq filles en section aviron dans la promotion 2004. Nous avons monté un quatre de couple féminin, qui a eu de plutôt bons résultats. Bien sûr, l’absence de réelle compétition lors des championnats universitaires nous a grandement aidées : les écoles ayant suffisamment de filles motivées avaient plutôt tendance à monter des huit de pointe, qui concourent dans une autre catégorie. Nous sommes arrivées deuxièmes lors des championnats universitaires de France – loin derrière le premier bateau, composé de véritables sportives. Ce résultat nous a qualifié pour les championnats d’Europe, auxquels nous nous sommes présentées après deux mois de vacances sans entraînement, et alors que nous n’avions jamais effectué de course de 2000 m auparavant. Le résultat fut pitoyable, mais nous avons participé jusqu’au bout et amélioré notre temps de 30 secondes (sur environ 9 minutes…) entre notre première et notre deuxième course.

Depuis ma sortie d’école j’ai abandonné l’aviron, qui demande trop d’organisation pour être pratiqué en dilettante. Je garde d’excellents souvenirs de ma section sportive et du bon esprit qui y régnait. Je contemple les cicatrices de ma main droite avec nostalgie. J’aimerais installer un jour un ergomètre chez moi ; cela ne vaudrait pas le plaisir de filer sur l’eau, mais cela me rappellerait les bons moments de l’entraînement en équipe ; et puis cela ne pourrait faire que du bien à mon popotin.

Le “bricolage”

Elle se procure de la laine et du lin, et travaille d’une main joyeuse. – Proverbes 31:13

Ma mère m’a encouragée à coudre. Elle a reçu de vrais cours dans sa jeunesse et connaît les principes de base de construction de patrons ou d’alignement des pièces. J’y vais plutôt au feeling. Et malgré de médiocres résultats, je ne désespère pas de réussir à donner vie aux créations haute-couture qui flottent dans ma tête. J’ai ainsi voulu réaliser moi-même ma robe de mariée. Ayant toujours rêvé d’une robe de princesse à bustier sans bretelle, je me suis orientée vers un corset. Un vrai Corset, avec baleines en métal, œillets, et plusieurs mètres de laçage. Le jour J, ma mère a lacé le Corset, et mes seins ont immédiatement remonté jusqu’à mon menton. Pour ma défense, je dois avouer que mes trois mois de grossesse n’avaient pas été pris en compte lors de l’élaboration du patron huit mois auparavant. Nous avons desserré le Corset, j’ai jeté une écharpe sur ma chair impudique, j’ai tout de même été complimentée sur ce que j’appelais mon « sac à patates » fait maison. La robe a rempli son office. Mais ce n’était pas la robe de princesse de mes rêves.

Ma tante m’a appris le point de croix lorsque j’avais sept ou huit ans. J’ai brodé des napperons, des tableaux, des cartes de vœux. Le plus gros problème de la broderie, à mon goût, est le point délicat de l’écoulement des œuvres : que faire de ce tableau au point de croix, quelle malheureuse victime le recevra en cadeau et se sentira obligée de l’exposer ? L’abécédaire entrepris pour la naissance de ma sœur (et effectivement terminé pour son premier anniversaire) traîne encore au fond d’un tiroir, jamais encadré, jamais accroché au mur, longtemps après que ma sœur a passé l’âge des abécédaires brodés.

J’ai redécouvert le tricot pendant un stage qui me laissait suffisamment de temps libre le soir et pendant les trajets pour apprendre un nouveau passe-temps, et je me suis réellement lancée pendant ma première grossesse. Le tricot a cet avantage sur la broderie qu’il trouve plus d’applications utiles, surtout depuis que sont arrivées dans mon entourage de petites créatures réclamant layettes et lainages. De plus il peut facilement s’emporter partout, même dans le bus, grâce aux aiguilles circulaires courtes qui permettent de tricoter sans éborgner ses voisins. Aujourd’hui le tricot représente la plus grande part de mes loisirs créatifs.